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Les acteurs (ou les figures locales de la Résistance) Nom prénom Pseudo Organisation Faits Jacques LEVY
né le 20/05/1899 à Paris
décédé le 09/09/1983"Jack" Bataillon "JACK N.L. 23"
A.S. VENY Lot-&-GaronneAdjoint de VEDEL dans le groupe "VICTOIRE" membre du réseau "BRUTUS" il a participé à la mise sur pied des groupes VENY en Lot-&-Garonne, en juin 1944 il installe un maquis dans les carrières du Recluzel à Fumel.
René COUSTELLIER
né en 1920 dans le Rhône"Soleil" Groupe "Soleil"
Groupe O.S.
puis F.T.P.Arrivé en Dordogne le 19/05/1943, il rejoint le maquis et s'installe à Salles de Belvès. Il participera à la création d'une École des Cadres à Sauveterre la Lémance. Le 16/01/1944 il devient chef du 5ème bataillon F.T.P. avec 450 hommes rompus aux combats, ils participeront à la libération des villes puis poursuivront les opérations sur le Front du Médoc.
Charles MARTIN
né le 13/03/1900
à Abbeville"Bayard" Groupe "Bayard"
A.S.Militaire, démobilisé en 1940, il s'installe à ISSIGEAC, il organise son premier maquis en Dordogne, se déplace à Blanquefort en décembre 1943, puis en 1944 à Fontenilles. Il participe à des actions contre l'occupant, poursuit les combats sur le Front du Médoc, l'Alsace… Son groupe compte 207 hommes à la Libération. En 1946, il sera arrêté et emprisonné sur la plainte de mademoiselle GOULFIÉ, sœur de son lieutenant qu'il a exécuté. Il fera quelques années de prison, il sera dégradé.
Jean-Georges DELRIEU
né le 17 mai 1906 à Saint-Front"Sully" Groupe "Bayard" J.G. DELRIEU était ingénieur, directeur de l'usine à chaux de Saint-Front ; démobilisé il rentre chez lui. Il participe avec l'ORA au camouflage de matériel militaire dans les carrières de l'usine. Dans le groupe "Bayard", il sera le lieutenant de MARTIN. Il poursuivra les combats sur le Front du Médoc où il deviendra capitaine.
Pierre GOULFIÉ
né le 17/12/1902 à Agen
décédé en 1944 à Blanquefort"Pierrot" Groupe "Bayard" Il était lieutenant de l'administration de santé, décoré à Boulogne-sur-mer pour l'évacuation des populations. Démobilisé, il devient lieutenant de Bayard. Parti de ce maquis, quand il revient, ce dernier l'exécute.
Philippe de GUNZBOURG
1904-1986"Philibert"
"Edgar"Groupes "Prunus"
"Wheelwright"
"Busckmaster"Issu d'une famille de riches banquiers, démobilisé, il fait le choix de s'installer à Penne. Il entre en contact avec les réseaux anglais, héberge des agents, trouve des parachutages, est agent de liaison entre les maquis. Il ne se déplacera qu'en vélo. Décoré par les Anglais de la M.B.E., après guerre il aidera ses anciens camarades.
Georges TOULZA
Marcelle TOULZA
"Front National" G. TOULZA ancien combattant a été mis en camp pour ses opinions, libéré ; il arrive de Riom, s'installe à Fumel avec sa femme, lui est entré à l'usine. Ils étaient membres actifs de la nouvelle cellule F.N.
Jean VERMONT
Né le 05/07/1906 à Mézières
décédé à Villeneuve"Geoffroy" Bataillon "Geoffroy"
N.L. 22 et N.L. 24
A.S. VENYJ. VERMONT était ingénieur à la centrifugation de la SMMP de Fumel, avec CONTI il installe une unité militaire. Ils étaient en contact avec le "SOE". Ils vont réceptionner des parachutages, effectuer du renseignement, protéger les populations de Fumel, Monsempron-Libos. L'été 1944, le bataillon compte 890 hommes armés, ils vont participer aux opérations de libération du territoire. VERMONT a fait fonctionner une infirmerie de campagne avec les infirmières de l'usine. Après guerre il fondera une amicale pour aider ses camarades.
Docteur BOQUET
En 1940, ce chirurgien et sa femme vont dans la clinique du château du Boscla à MONTAYRAL, soigner tous les blessés qui se présenteront sans distinction. Ils avaient reçu un important stock de médicaments de l'armée qu'ils ont pu cacher.
Georges ARCHIDICE
Né le 13/07/1912 à Colayrac
décédé le 19/04/1968 à Monflanquin"Louis"
Professeur, militant socialiste, il était recherché par la Gestapo. Il passe dans la clandestinité, entre en contact avec le général VINCENT et organise les groupes VENY en Lot-&-Garonne. Il fut membre du Comité départemental de la Libération. Il participe aux combats comme lieutenant colonel des FFI. Il sera promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
René SCHLEIDWEILER
né en 1919 en Moselle
décédé en 1955 dans l'Ain"DOLLÉ" Compagnie "DOLLÉ"
incorporé au
bataillon "Geoffroy"R. SCHLEIDWEILER est arrivé dans la région en 1940 ; il forme son groupe à Penne, en 1943 il participe à la libération des prisonniers à la centrale d'EYSSES, effectue de nombreux sabotages. Il poursuivra les actions avec le bataillon "Geoffroy".
René FILHOL
né le 29/08/1898 à Fumel
décédé le 11/02/ 2004
à Agen
"Front National" R. FILHOL était instituteur, il fut radié pour ses opinions politiques. Responsable du F.N., il fut arrêté, emprisonné à EYSSES, déporté. Revenu, il va créer l'association des Anciens Combattants avec L. TULET.
Marguerite FILHOL
née le 22/05/1904 à Fumel
Décédée le 02/04/1945 à Neubrandenbourg
"Front National" Marguerite FILHOL secondait son mari René FILHOL dans ses activités de résistance. Quand il a été arrêté, elle est revenue à Fumel chez ses parents où les miliciens sont venus l'interpeller, après la prison, elle a été envoyée dans les camps en Allemagne où elle est décédée.
Alexis MARATUECH "Alexis" Groupe "Alexis" A. MARATUECH était un voisin à Touzac de J.L. BOSSOUTROT, il a accepté de monter un groupe en lien avec le SOE. Il sera agent de liaison, ne se déplaçant qu'en vélo.
Jean-Baptiste BOSSOUTROT
Groupe "Alexis" J-B. BOSSOUTROT était un célèbre aviateur, inventeur de plusieurs brevets, parlementaire. Il a participé à la guerre d'Espagne avec Jean Moulin. En décembre 1942, il accepte de former un groupe chez lui à Soturac. Il sera interné puis relâché. Dans sa propriété il réceptionnera des parachutages, hébergera des résistants, fera du renseignement.
André RUFFE
Groupe "Alexis" A. RUFFE sera agent de liaison du groupe.
Maurice LOUPIAS "Bergeret" "Combat" Fonctionnaire à Bergerac, capitaine de réserve, en 1941, il entre au mouvement "Combat" et poursuit ses activités dans la Résistance jusqu'à la Libération.
DUVERGÉ
Émile MOLLARD
né le 23/08/1895 à Saint-Cloud,
décédé le 16/10/1991
à Paris
C.D.M.
O.R.A.
Groupe "Maurice"E. MOLLARD dont la famille avait une propriété à Penne, dès 1940, il participe au camouflage du matériel militaire en Lot-&-Garonne. En 1943, il fonde le réseau "Maurice" pour aider les militaires à quitter la France vers l'Afrique du Nord. Il sera arrêté, déporté, reviendra des camps et sera fait Grand Croix de la Légion d'Honneur.
Alphonse DELDON
Né en 1902 à Salles"Casse" Groupe "CASSE"
Groupe "DD"
puis "Austin-Conte"A. DELDON était épicier à Salles, il a monté un maquis, il a fabriqué de faux papiers pour les jeunes, a caché des réfractaires au S.T.O., il a participé à la réception de parachutages, puis aux diverses actions de sabotage. Le 30/06/1944 il intègre le commando "Austin-Conte".
Pierre DENUEL
Né le 16/10/1922 à Fumel
Décédé le 10/05/1944 à Villeneuve.
Groupe "Soleil" P. DENUEL s'était engagé à la déclaration de la guerre, démobilisé il part dans les maquis du Lot en décembre 1943, recherché, il entre à l'école des cadres de Sauveterre. Il est remarqué. Il prend la tête d'un groupe franc de 11 hommes. En 1944, en mission à Villeneuve, il est reconnu par un camarade de lycée milicien qui l'abat en pleine rue.
André PARROT
Groupe "Parrot" A. PARROT était instituteur à Loubéjac, en juillet 1944, il monte un maquis au château de Sermet avec des jeunes de la région (Sauveterre). Il participe à la réception de parachutages, fait du renseignement puis il s'intègre avec ses hommes, au groupe du colonel DRUILHE.
André GRABIER
Né le 14/11/1907 à CASTELNAUD G.
Il a été tué le 17/06/1944 à Villeneuve
Groupe "Kléber"
Bataillon "Geoffroy"A. GRABIER était un ancien militaire de la Marine, il rejoint le groupe "Kléber" qui opère entre Fumel et Monflanquin. Il participe à la distribution de tracts, journaux, il effectue des missions de renseignement, de transport, du camouflage d'armes après les parachutages, il participe aux sabotages sur les voies ferrées Agen Périgueux. A Villeneuve, il va tomber sous les balles des miliciens dans une embuscade.
Jacques de BENTZMANN
né en 1892
Décédé en 1964
J. BENTZMANN, militaire, il est démobilisé, il participe au camouflage des armes en Lot-&-Garonne. Il est arrêté en juin 1943, interné, il s'évade. Il reprend ses activités en juin 1944 en ressortant le matériel camouflé puis il rejoint la 1ère armée française. Il finira lieutenant colonel.
Georges ROBINET
né le 13/08/1889 dans les Vosges
décédé en 1970 à BIAS
G. ROBINET était militaire, démobilisé en 1940, il est nommé au camp de Bias, il se met sous les ordres du colonel MOLLARD responsable du camouflage de matériel militaire. En 1942 ; il arme plusieurs groupes. Il sera arrêté le 20/05/1943, déporté, il s'évade des camps en avril 1945. En 1970, il recevra la Légion d'Honneur.
Louis TULET
né le 30/10/1899 à Cahors
décédé en 1981 à
Saint-Vite
"Combat" L. TULET était instituteur à Saint-Vite, il est radié pour ses opinions en 1941. Il entre au mouvement "Combat" et est arrêté le 16/06/1943, déporté, il rentrera affaibli par les opérations expérimentales subies. Il fondera avec René FILHOL "la Fédération des déportés et internés résistants et patriotes", il en sera le président. Il recevra la Légion d'Honneur.
Georges STARR
est né en 1904 à Londres
décédé en 1980Colonel "Hilaire" WHEELWRIGHT
S.O.E.
BUCKMASTERG. STARR était ingénieur, il entre comme agent de renseignements au S.O.E. Anglais. Il est parachuté en France et s'installe dans le Gers où il créé le réseau WHEELWRIGHT sur les bases du réseau VICTOIRE. Ils organisent et réceptionnent les parachutages dans le Sud Ouest.
Marguerite MORENO
M. MORENO célèbre actrice qui avait une propriété à Touzac où elle s'était réfugiée. Elle a aidé au ravitaillement de l'infirmerie du bataillon "Geoffroy", elle venait rendre visite aux malades et blessés, les distraire.
Colonel DRUILHE "Driant"
Cet officier de carrière entré en Résistance dirige le maquis "Cerisier" de Lalinde. Il participe aux combats de Mouleydier en juin, puis regroupe les maquisards de Dordogne Sud soit 12.000 hommes il est nommé commandant de la 18ème région militaire par Chaban Delmas.
Pierre MONTES
né le 06/12/1924 à Fumel"Montereau" Groupe "KLEBER"
Bataillon "Geoffroy"Il fréquente le collège de Villeneuve où le principal est acquis à la Résistance. En novembre 1943, il entre en résistance, forme un groupe A.S. sur Fumel. Rattaché au groupe "Kleber", il participe à des accrochages. Il souscrit un engagement au 57ème R.I., suit les formations militaires avant de partir sur le Front. Novembre 2011, il obtient la Légion d'Honneur.
CHIFFRES STATISTIQUES
A la Libération, le général EISENHOVER, estimait à 15 divisions l'apport de la Résistance Française.
Pour le Lot-et-Garonne, d'après la statistique du Service Historique de l'Armée (S.H.A.) 12.519 hommes s'étaient regroupés, contribuant à l'effort national.
Ces 12 519 F.F.I. homologués, regroupés dans trois mouvements, se décomposaient comme suit :
Pour l'A.S. (Armée Secrète) 8 759 membres
Pour les F.T.P.F. (Franc Tireur et Partisans Français) 2 971 membres
Pour l'O.R.A. (Organisation Républicaine Armée) 789 membresNe sont pas compris dans cette statistique les camarades de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).
Toujours d'après la statistique du S.H.A., 420 opérations importantes ont été recensées dans notre département et parmi elles nous relevons :
- 124 parachutages d'armes et de munitions
- 136 embuscades, coups de main et combats
- 132 sabotages
- 19 libérations de localités importantes
Les pertes subies par l'ennemi ont été de 516 tués, 147 blessés et 350 prisonniers.
Du côté de la Résistance, plus de 250 fusillés ou massacrés, 700 déportés, auxquels il faut ajouter les 1.200 déportés de la Centrale d'EYSSES, selon les témoignages de l'âpreté des combats menés.
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POUR HONORER LA MÉMOIRE DE CELLES ET CEUX QUI SONT M.P.L.F.
A l'usine de FUMEL, à la fin des hostilités, le directeur, monsieur AURIN a fait apposer sur le mur du bâtiment de l'entrée, une plaque réalisée dans l'usine sur laquelle sont notés les noms des personnes qui ont été faites prisonnières et de ceux qui sont morts aux combats, cette plaque est toujours visible.
Plaque usine de Fumel - Photo de Danielle Darquié
NOMS DES RÉSISTANTS QUI TRAVAILLAIENT A L'USINE
Noms prénoms État civil Circonstances Informations non trouvées BERTY René
Prisonnier en 1940 X FABRE Louis
Prisonnier en 1940 X HIBERT Louis
Prisonnier en 1940 X KUNTZ Georges, Maurice, Charles
Né le 07/02/1917 à CHALONS-sur-Marne M.P.L.F. le 15/08/1944 à LAMAGISTERE 82
MATA René, Roger
Né le 17/04/1914 à FUMEL M.P.L.F. le 17/06/1940 à Compiègne
MAYER Jean-Louis, Maxime
Né le 06/08/1911 à CUZORN M.P.L.F. le 13/06/1940 à GERMIGNY 77
SCHAEFFER Claude, Hyppolite, Albert, Ferdinand
Né le 19/06/1921 à SAINT-AMÉ 88 M.P.L.F. le 13/06/1940 à PRADINES 46
TORIKIAN John
Né le 23/04/1927 à Châteauneuf-du-Rhône M.P.L.F. le 17/08/1944 à Saint-Jean de THURAC
Capitaine KUNTZ Georges, Maurice, Charles : était né le 07/02/1940 à Chalons-sur-Marne. Il appartenait au bataillon "GEOFFROY". Dans le discours prononcé par le lieutenant GUITARD, (le commandant GEOFFROY étant blessé), lors des obsèques il dit : "Je viens vous dire un dernier au revoir capitaine KUNTZ, mort pour la France le 15 août, au cours d'une mission de reconnaissance près du village de LASPEYRE. Il fut un des pionniers de la Résistance. Lorrain et officier d'artillerie, il n'accepta jamais la défaite de 1940 et le joug allemand. C'était un patriote…. "
La municipalité de FUMEL a donné son nom à une rue de la ville.
René Roger MATA est né le 17 avril 1914 à Fumel, son père Antonio à 41 ans, il est fondeur à l'usine de Fumel, sa mère Prudance COSUEJUELA a 45 ans. Roger appartenait au 17ème régiment de tirailleurs algériens, il a été tué le 11 juin 1940 à Compiègne par l'aviation italienne, il est reconnu Mort pour la France.
MAYER Jean-Louis, Maxime est né le 06 août 1911 à CUZORN. Il appartenait au 59ème régiment d'Infanterie. Il est Mort pour la France le 13 juin 1940 à GERMIGNY L'EVESQUE en Seine-et-Marne (fiche du site Mémoire des Hommes).
SCHAEFFER Claude, 1ère classe : est né le 19/06/1921 à SAINT-AMÉ dans les Vosges. Il appartenait au bataillon GEOFFROY. Jean VERMONT, dans le discours qu'il a prononcé lors des obsèques a dit : "SCHAEFFER, agent de liaison, a toujours été un soldat exemplaire, intelligent, discipliné, d'une correction parfaite. Ses qualités morales et militaires lui attiraient l'estime de tous. Très souvent, les missions les plus délicates lui ont été confiées. C'est en accomplissant la dernière qu'il a trouvé la mort : après une mission secrète à Cahors, il rejoignait la colonne sur la route. En difficulté avec sa motocyclette, il s'arrête à PRADINES pour réparer. C'est alors qu'il tomba dans une embuscade ennemie. Il fut lâchement abattu. Il est mort en brave ne révélant rien."
TORIKIAN John : est né le 27 avril 1927 à Châteauneuf dans la Drôme. Ses parents, Arméniens avaient fui leur pays au vu des événements tragiques. L'usine de FUMEL recrutait et proposait un logement, la famille est venue s'y installer. John fréquentait le centre des Apprentis de l'usine S.M.P.P. il participait aux activités du Front National. Le jeune John et un camarade falsifient leurs papiers d'identité pour s'enrôler dans le maquis de DOLLÉ.
Lettre extraite du journal : "France - Arménie" numéro 135 de juin 1994
"John TORIKIAN : sa vie pour la France.
Beaucoup d'Arméniens, étrangers au regard de l'État, s'étaient engagés dans la Résistance. Si Missak MANOUKIAN en est la figue emblématique, leur histoire dans les différents maquis reste à écrire. Madame TORIKIAN de Gourdon dans le Lot, nous livre celle de son frère John. "Je joins à cette lettre, une photographie de mon frère John. En cette année où toute la France commémore le cinquantenaire de la Libération de ce pays, je voudrais que l'on se souvienne aussi de lui. Il avait 17 ans en 1944. Engagé dans les F.F.I. du Lot-et-Garonne, il a été tué le 17 août 1944 à Saint-Jean de THURAC (47). Blessé par les Allemands, achevé par les miliciens parmi lesquels il avait reconnu un camarade de classe. Lorsque notre père est allé reconnaître son corps à la morgue, il n'a pu identifier son fils que par "les chaussettes tricotées à la maison". Notre mère s'est laissé mourir de chagrin, trois ans après. J'avais 2 ans. La ville où nous habitions a donné à la rue où nous habitions le nom de "Rue TORIKIAN". C'est la ville de FUMEL.
Ce témoignage prouve que même des Arméniens ont donné leur vie pour que la France et les Français vivent en paix."
Lettre écrite par la jeune sœur de John, AZADE au journal et publiée sur Internet.
LA PLAQUE APPOSÉE PAR L'AMICALE LAÏQUE DE FUMEL
Madame AYMES présidente de l'Amicale Laïque de FUMEL a fait apposer sur les murs des écoles de FUMEL et de CONDAT une plaque sur laquelle figurent les noms des jeunes qui ont fréquenté ces écoles et qui sont Morts pour la France pendant la 2ème guerre mondiale. Une subvention de 5 000 francs a été accordée par la municipalité pour la réalisation.
Plaque apposée à l'école Jean Jaurès à FUMEL et sur le mur de l'ancienne école de Condat
Photo de Danielle Darquié
Noms Prénoms Date de naissance Date de décès M.P.L.F. BOIZARD
Charles
22/09/1922 FUMEL 19/04/1944
ToulouseOUI DEJOUY
Georges
21/11/1924 FUMEL 00/05/1945
LubeckOUI DUFOUR
Christian
01/04/1923
Saint-CYPRIEN11/03/1945
AIGREFEUILLE 16OUI FERNANDEZ
Jean-Baptiste
14/02/1915
ESPAGNE24/04/1940
ROUENOUI ARDAILLOU FILHOL
Marguerite-Louise
22/05/1904
FUMEL02/04/1945
NeubrandenburgOUI JULIEN
Félix
22/05/1922
FUMEL03/07/1994
ToulonOUI LANSAC
Adrien
23/08/1917
FUMEL26 mars 1943
LINZ AutricheOUI MATA
Roger
17/04/1914
Fumel11/06/1940
COMPIÈGNEOUI PUYANÉ
Charles
12/05/1924
MAUVEZIN18/09/1944
AUTUN 71OUI REDOULÉS
Guy
16/09/1911
TRENTELS15/08/1944
St ROMAIN Le NobleOUI ROUSSILLES
Jean-Louis
05/03/1922
FUMEL14/03/1945
ROTENBURGOUI TROUGNAC
Robert
19/05/1914
FUMEL02/01/1942
Lieu inconnuOUI VALADIÉ
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QUI ÉTAIENT CES JEUNES ET QUEL A ÉTÉ LEUR DEVENIR ?
Charles BOIZARD est né le 22/09/1922 à Fumel Lot-et-Garonne.
Le père de Charles, Gabriel Émile Elie BOIZARD est né à FALLERON en Vendée.
Sa mère, Yvonne JOUFFREAU est née à FUMEL.
Charles dit "CHOMINO" lieutenant dans la Résistance.
Charles BOIZARD est un élève brillant à l'école, il obtient son Certificat d'Études comme premier du canton. Il entre au Cours Complémentaire de FUMEL et poursuit brillamment ses études. A 16 ans, il passe et réussit le concours pour l'École Normale de CAHORS. En 1938 il intègre l'École Normale comme interne.
Puis la guerre survient, le régime de Vichy s'installe, les normaliens doivent chercher un hébergement dans CAHORS. La voisine de madame BOIZARD, la maman de Charles est madame CANTEGREL qui est directrice de l'école maternelle. Elle donne l'adresse à Cahors, de sa sœur qui pourra héberger Charles. Cette personne est madame CHAPOU, la mère du futur maquisard.Charles vient exercer un an à COUVERT, puis 2 mois à MAUROUX. Il doit aller aux Chantiers de Jeunesse, il s'y rend. Puis il est appelé au S.T.O. Après mûre réflexion, il décide de rejoindre le maquis en juillet 1943. Son premier lieu d'hébergement sera une ferme qui sert d'infirmerie au maquis de CHAPOU. Ce dernier est un professeur révoqué par le régime de Vichy car il était Franc Maçon, il a formé son propre groupe d'une vingtaine de jeunes. CHAPOU reconnaît Charles et lui propose de prendre le commandement d'un groupe. Charles accepte et part avec ses hommes. En février 1944, CHOMINO est commissaire aux effectifs.
Une opération demandée au groupe "France" était de faire diversion à CAJARC, malheureusement la Milice et les GMR sont arrivés, les maquisards ont été encerclés. Le groupe n'a pas reçu l'ordre de repli, ils ont donc voulu tenir leur position, puis ils ont eu un blessé et ont décidé de se replier. Charles a pris le blessé sur son dos et l'a caché dans une grange. Les Allemands ont suivi les traces de sang laissées par le blessé sur le sol. L'endroit était un cul de sac. Les copains de Charles se sont cachés. Le paysan de la ferme n'a pas dénoncé les maquis. Les Allemands ont tout pillé dans la ferme, tout le ravitaillement dans la cuisine, le cochon…. puis ils ont repéré un vêtement dans les bois et ont arrêté Charles et son copain. Le blessé a été sauvé.
Les maquisards arrêtés ont été emmenés à la Gestapo à Cahors. Les copains voulaient aller les libérer mais les Allemands les ont été transférés à la prison Saint-Michel à Toulouse. Ils sont passés devant un tribunal militaire qui les a condamnés à mort, le lendemain ils étaient fusillés. Les corps ont été enterrés dans un charnier à BORDELONGUE dans une ferme. Les voisins avaient entendu du bruit, ils l'ont signalé, en septembre 1944, dans cette fosse ont été découverts les corps de 27 hommes.
Quand il a su qu'il allait être exécuté, Charles a écrit deux lettres, l'une à ses parents, l'autre à son frère, Jean plus jeune, ces lettres il les a confiées peut-être à un aumônier de la prison ? Ces lettres ont été postées et la famille les a reçues, apprenant ainsi la mort de leur fils. Charles avait mis son vrai nom dans la poche de son veston, son corps a pu être reconnu dans le charnier, les parents ont pu lui donner une sépulture décente.
DEJOUY Georges est né le 21/11/1924 au Tiple de CONDAT, son père Jean DEJOUY est né à Fumel, il est cultivateur. La mère Maria Élise COUTRIX est née à Fumel. Georges est décédé en avril 1945 à Lubeck en Allemagne. Le jugement Mort pour la France a été émis le 15/10/1959 et transcrit à la mairie de Fumel le 12/11/1959.
Dans le livre "Histoires tragiques du maquis" paru en 2011, Pierre LOUTY transcrit, page 574, une lettre du 07/09/1983, adressée aux parents de Georges DEJOUY, Paul DESORT ex-lieutenant F.F.I. "Tom" raconte :
"En mai 1944, je commandais un groupe d'instruction de jeunes maquisards stationné en plein bois au lieu FOUVERGNES, à quelques kilomètres au sud est de l'agglomération de SAINT-POMPON en Dordogne. Le jeune volontaire DEJOUY Georges fut affecté à mon groupe où je le chargeai de la conduite et de l'entretien d'un véhicule militaire... Quelques jours après son arrivée, j'avais à me rendre à SIORAC où je devais prendre deux jeunes volontaires qui m'étaient affectés. J'étais averti d'un mouvement de la division allemande DAS REICH, ... mouvement ayant pour but le ratissage de la zone FUMEL - VILLEFRANCHE du Périgord - CAZALS mais j'estimais partir sans trop de risques... Nous partîmes le 26 mai vers 6 heures du matin. Georges DEJOUY chauffeur de la camionnette à gazogène, un aviateur canadien, Léa et moi-même. A l'entrée du Got, nous vîmes devant nous un groupe de véhicules allemands et un rassemblement de soldats. Le passage étant impossible, je donnai au chauffeur l'ordre d'obliquer à gauche à travers un chantier de scierie et de stopper au bout du chantier, à l'entrée de la forêt, pensant nous mettre à l'abri. Nous n'en eûmes pas le temps... Les Allemands étaient sur nous, exigeant nos papiers, en étant démunis, nous fûmes contraints de monter dans une voiture allemande."
Paul DESORT parvient à s'enfuir alors qu'ils sont enfermés dans une maison de FRAYSSINET le Gélat. Il poursuit.: "Je n'ai jamais su ce qu'il était advenu de mes compagnons, sauf le témoignage, que je peux certifier digne de foi de monsieur Édouard LACOMBE de Sauveterre-la-Lémance qui a vu Georges DEJOUY sur le chemin de la déportation."
DUFOUR Christian est né le 01 avril 1923 à Saint-CYPRIEN en Dordogne. Le père Jules Aristide Eugène est journalier, il a 30 ans, la mère MARTY Antoinette est sans profession, elle est âgée de 31 ans.
Christian est décédé le 11/03/1945 à AIGREFEUILLE d'Aunis dans les CHARENTES.
FERNANDEZ Jean-Baptiste est né le 14/02/1915 à MALLAPARDA de P. en Espagne.
Jean Baptiste appartenait au 27ème groupe de reconnaissance divisionnaire d'Infanterie. Il est décédé le 23/05/1940 à l'hôpital de ROUEN d'une plaie à l'abdomen.
ARDAILLOU-FILHOL Marguerite est née le 22/05/1904 à FUMEL. Ses parents avaient un magasin de chaussures à Fumel. Elle épouse René FILHOL, instituteur communiste. Mobilisé en 1940 puis démobilisé, il reprend son métier mais il est révoqué par le préfet pour ses idées. Il est dirigeant du FRONT National à AGEN. Marguerite participe également aux activités des groupes Libération et Combat. En octobre 1942, René FILHOL est arrêté, sa femme revient à FUMEL chez ses parents avec ses enfants. Malgré le danger et les menaces, elle poursuit ses activités.
En mai 1943, elle est arrêtée à FUMEL, conduite successivement : à la caserne LACUEE à Saint-Michel à Toulouse, à Compiègne avant d'être déportée le 04 juillet 1944 dans les camps en Allemagne, elle passe par RAVENSBRUCK et meurt le 03 avril 1945 à NEUBRANDENBURG. Son nom a été donné au lycée de FUMEL.
JULIEN Félix est né le 22/05/1922 à FUMEL.
Il s'engage dans la Marine. Il était à MERS-el-KEBIR quand la flotte anglaise a bombardé la marine française. Félix est mort noyé. Il a été reconnu Mort pour la France le 29/05/1941.
LANSAC Adrien est né le 23/08/1917 à FUMEL. Le père Elie LANSAC est manœuvre à l'usine, âgé de 44 ans. La mère Adrienne LACOUR a 33 ans.
Adrien est décédé le 26/03/1943 à LINZ en Autriche, il a été reconnu Mort pour la France le 28/01/1947.
MATA André Roger est né le 17/04/1914 à FUMEL. Le Père Antonio MATA est fondeur à l'usine, il a 41 ans, la mère Pridence CASEUJUELA a 45 ans.
André est mort le 11/06/1940 à COMPIÈGNE sous les bombardements italiens sur la ville.
PUYANÉ Charles Louis Raoul est né le 12/05/1924 à MAUVEZIN dans le Gers. Le père PUYANÉ Ramon est âgé de 41 ans, il est cultivateur. La mère PALACIN Marie Dolorès 38 ans est ménagère.
Charles était dans le maquis, combattant volontaire avec monsieur Roger NOUVEL le père de l'architecte, au sein du Corps Franc Pommiès. Ils combattaient contre une colonne allemande qui occupait AUTUN. Charles a été tué dans les combats le 18/09/1944.
REDOULES Guy Marcel est né le 16/09/1911 à TRENTELS. Le père REDOULES Jean est tailleur d'habits il a 29 ans et habite à Penne. La mère FOULOU Andrée Marguerite est tailleuse de robes elle a 25 ans.
Guy appartenait au groupe GEOFFROY de Fumel. Lors de ses obsèques, dans son discours le lieutenant GUITARD évoque : "Il fut l'homme de la première heure. Sans répit, il travailla à la formation de notre groupe et fut une cheville ouvrière de l'unité telle qu'elle s'est constituée. Il est mort en accomplissant une mission de reconnaissance près du village de LASPEYRE. Blessé deux fois, la seconde balle le terrasse. C'était un français, un vrai, un de ceux qui placent, au-dessus de tout, leur Patrie."
ROUSSILLES Jean-Louis est né le 05/03/1922 à FUMEL. Le père Lucien est cultivateur et a 31 ans, la mère Marie BEZARD est âgée de 40 ans, sans profession.
Jean-Louis est décédé le 14/03/1945 au camp de ROTENBURG en Allemagne.
TROUGNAC Robert Gérard est né le 19/05/1914 à FUMEL. Le père Armant Marius TROUGNAC est un maçon âgé de 43 ans. La mère Marie SEGUY a 38 ans.
Robert est décédé le 02/01/1942 de maladie dans un lieu indéfini, il était militaire.
VALADIÉ Marcel est né le 05/09/1922 à FUMEL, le père Marius Pierre a 28 ans il est cultivateur, la mère Adrienne DECAZEAUX a 20 ans, elle est aussi cultivatrice.
Marcel est engagé volontaire en 1939, il rejoint l'Armée Secrète lors de la signature de l'Armistice. Il est agent de liaison en Haute-Savoie dans la région de CLUZES. Le 31 décembre 1943 il est arrêté suite à une dénonciation, emmené comme prisonnier au Fort de MONTLUC à LYON, torturé, il répétera son nom de guerre "je m'appelle Darly BOISIGUY, je suis citoyen belge". Il ne parlera pas. Le 12 juin 1944, il sera fusillé avec 21 camarades à NEUVILLE sur SAÔNE, âgé de 22 ans. Il sera reconnu Mort pour la France le 22/01/1946.
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L'abominable calvaire d'un français, récit entre tous dramatique. Cette histoire est citée comme épisode, car bien d'autres, en Agenais, furent, en cette journée du 21 mai 1944, les frères de malheur de Jean Abouly, au cours de la grande rafle qui ensanglanta Vergt-de-Biron, Lacapelle-Biron, Gavaudan, Salles, Fumel, Monsempron, Mantagnac-sur-Lède, Frayssinet-le-Gélat.
Dans la nuit du 20 au 21 mai 1944, à minuit, l'alerte était donnée aux unités de la Division S.S. "Der Führer", cantonnées en Tarn-et-Garonne, à Caussade et Montauban. Branle-bas de combat ! Brefs commandements. Les colonnes légères s'élancent, au grondement des moteurs. Vers le nord-ouest, une vaste opération d'ensemble contre le Maquis est engagée sur un front allant de Villeneuve-sur-Lot à Freyssinet-le-Gélat (environ 50 kilomètres).
Parmi les nombreux et sanglants épisodes de cette mémorable journée, seuls les incidents dont les communes de Dévillac, Vergt-de-Biron et Lacapelle-Biron furent le théâtre seront évoqués.
A la pointe du jour, les Allemands sont arrivés à Vergt-de-Biron.
Longue théorie de camions chargés d'hommes en armes, de voitures de tourisme portant les officiers et de chenillettes.
Le tertre élevé de Vergt-de-Biron, plutôt hameau que village, sur la frontière du Lot-et-Garonne et de la Dordogne, avec son église à flèche élancée, son école et ses trois maisons, sera le quartier général des Allemands, face au château historique de Lacapelle-Biron et à la forêt touffue, recouvrant de son manteau vert sombre les coteaux environnants.
Des 6 heures, heure allemande (4 heures solaire), les Allemands occupent le village.
Tous les hommes de la commune et du voisinage sont arrêtés revolver au poing et amenés, selon l'habitude des S.S. - environ 70 personnes - dans l'église.L'église de Vergt-de-Biron Aussi à Dévillac, village voisin, liste en main, les Allemands sont venus arrêter Abouly Jean, propriétaire-agriculteur, au lieu dit "Freysses".
L'arrestation a lieu "en force".
Les Allemands font feu sur Abouly, placé face au mur du poulailler, simple simulacre, mais terrassé par l'émotion, le malheureux tombe en syncope. Son calvaire ne fait cependant que commencer.
Arrêté ainsi que sa femme et un réfractaire, Jacques Bouvier, pseudo-domestique agricole, les trois personnes sont aussitôt conduites à Vergt-de-Biron, à 3 kilomètres, pour être interrogées sur les dépôts d'armes recherchés par les Allemands.
Mais, au domicile d'Abouly, c'est, en même temps, le pillage.
Les soldats enlèvent :- tout le linge ;
- les bijoux ;
- les provisions ;
- la vaisselle ;
- les vêtements ;
- trois bicyclettes ;
- une truie.A Vergt-de-Biron, la scène de torture commence. Abouly est pendu par les pieds a l'aide d'une énorme corde sous le hangar des époux Campedel.
Un officier S.S. grand, blond, coiffé d'une casquette - un lieutenant, il a deux étoiles d'argent sur la patte d'épaulette - dirige le supplice.
Cet homme est jeune, racé, élégant, montre-bracelet avec gourmette en or, monocle, strictement ganté, bottes vernies.
Sous ses ordres et en sa présence, à tour de rôle, les soldats ayant, pour être plus agiles, quitté leur vareuse, armés de pieux de châtaignier, frappent à coups redoublés Abouly qui hurle si fort qu'à plus de trois cents mètres, des voisins effrayés entendent ses cris.
Les tortionnaires sont plus de cinquante. Vraie meute hurlante faisant effroyable vacarme pour couvrir, par leurs hurlements, les plaintes d'Abouly.
Ce dernier lance enfin l'appel des désespoirs suprêmes :
"Mamaï, Mamaï (Maman ! Maman !) dans ce patois languedocien, sa langue habituelle.
L'un des soldats l'atteint alors au visage. Le sang gicle. A ce moment une sorte de délire, de folie collective s'empare des soldats. Cette vue du sang les déchaîne. Ils dansent, sautent, applaudissent, tandis que de plus en plus faiblement les cris de la victime se font entendre.
C'est, en vérité, la danse du scalp, horreur difficilement concevable pour nous. Vision d'horreur, vision dantesque.* *
*
La dame Fleurat Crésa, restauratrice à Vergt-de-Biron, a vu Abouly, pendu tout nu par un pied sous le hangar et les soldats allemands le frapper à coups de barre et de maillet durant toute la journée jusqu'à ce qu'il fût comme mort. Elle a vu aussi les soldats allemands danser et applaudir autour du supplicié.
La dame Campedel Gabrielle a été aussi témoin du martyr d'Abouly.
Cet horrible supplice cesse enfin lorsque Abouly n'est plus qu'une chose inerte. Abouly défaille, mais il ne parlera pas. Il mourra en héros, sans avoir "donné" les secrets du maquis.
Le témoin Boissière Antoine, sexagénaire, amené par un soldat allemand de l'église à sa maison voisine, aperçoit la scène.
Voyant Boissière, l'officier, rendu furieux par la présence de ce témoin, se précipita sur lui aux cris de : "R'aus ! R'aus !" et le repousse au large.
Abouly, sans force, quasi-inanimé, est étendu sur le siège d'un camion. Il s'effondre. On le couche alors sur le capot d'une chenillette. Sa figure est gluante de sang. Il est inerte.
Les soldats le couvrent d'une bâche.
La rafle est terminée. Soixante-dix otages arrêtés et enfermés dans l'église sont chargés sur les camions allemands et emmenés de Vergt-de-Biron à Agen.
Abouly, agonisant, est jeté sur l'un des camions à côté de la truie volée chez lui par les pillards. La bête, sur le point de mettre bas, se libère de sa progéniture sur le mourant et le couvre de ses déjections, étouffant ses derniers râles.
Vision d'épouvante dans ce camion où sont entassés les otages impuissants à venir en aide à leur camarade de malheur, gardés par deux S.S., torse nu revolver au poing. X..., un israélite, a raconte l'agonie d'Abouly, ayant pu sauter ensuite du camion en marche, profitant d'un moment d'inattention de ses gardiens en glissant hors des "ranches" au risque de se rompre les os. Ce rescapé des événements a raconté à des tiers les atrocités dont il avait été le témoin et le miraculeux rescapé. (Témoignage de M. Breil, rue Sainte-Catherine, à Villeneuve-sur-Lot).
Il n'a pas été possible, malgré nos recherches minutieuses, de découvrir le corps d'Abouly abandonné par les Allemands en un point ignoré.
Le lendemain, sa femme et les autres personnes arrêtées étaient conduites à Agen, puis interrogées par la Gestapo et torturées.
Le mardi, 23 mai, les soldats allemands revenaient pour la deuxième fois chez Abouly à Dévillac et continuaient le pillage de la maison.
Ils emportaient un jambon, des mouchoirs, 50 litres de vin blanc, une barrique de vin rouge, 15 dindonneaux, neuf vaches, trois veaux, les roues d'une automobile. Le préjudice dépassait à l'époque le demi-million.
Enfin, le 26 mai, les Allemands allaient pour la troisième fois, avec persévérance et acharnement encore à Freysse, chez Abouly.
Ils abattaient sauvagement, sur la route, à proximité de la maison Abouly, le jeune Domingie Yvan, 23 ans, qui revenait en automobile du village voisin, Le Laussou, chercher du pain pour sa famille. Exécution sans sommation.
Ce meurtre sans excuse clôturait les exploits des S.S. dans cette région.
L'un des auteurs responsables des événements, tortures et arrestations des autres personnes du voisinage, est connu. Il s'agit d'un sous-officier affecté au service de la Gestapo à Agen.
L'officier responsable de l'opération de Dévillac (Lot-et-Garonne) et Vergt-de-Biron (Dordogne) est un commandant du régiment "Das Reich". Cela résulte des déclarations d'un soldat, alsacien d'origine, recueillies le 10 janvier 1945.
Ce soldat s'est exprimé en ces termes : "Vers la fin de mai, nous sommes allés dans la commune de Vergt-de-Biron où des maquisards avaient été signalés à la Gestapo d'Agen.
Des membres allemands de ce service participaient d'ailleurs à cette expédition.
L'église où furent enfermés les otages.
En médaillon : ABOULY, de Dévillac dont le calvaire est relaté ici.Un commandant était à la tête de cette opération. C'est lui, accompagné de ses officiers et sous-officiers, qui effectua la perquisition dans une ferme (ferme Abouly) qu'ils pillèrent et d'où ils emportèrent toutes les provisions ainsi que le bétail."
"Ils arrêtèrent le père et le fils (le soldat se trompe : ils arrêtèrent Abouly, le fermier, marié, sans enfants, et son apparent domestique, le jeune Jacques Bouvier, réfractaire du S.T.O. caché chez lui, comme domestique) les pendirent par les mains à une poutre d'un hangar à tour de rôle, où ils les frappèrent de toutes leurs forces jusqu'à ce qu'ils aient indiqué le lieu où étaient cachées les munitions de ce groupe de résistance. (Ceci est faux. Abouly n'a pas parlé.) Le père (Abouly) est mort des suites des coups qu'il avait reçus. Je ne sais pas ce qui fut fait du fils (Jacques Bouvier, le pseudo-domestique fut déporté) et ils emmenèrent également la mère.
"Pendant qu'ils effectuaient leur "travail", ils avaient fait mettre tous les soldats alsaciens derrière la ferme gardés par un gradé allemand afin qu'ils ne puissent voir."
Un lieutenant non identifié avait annoncé que, si le dépôt d'armes dont les Allemands avaient connaissance par dénonciation n'était pas découvert, les soixante-dix otages enfermés à Vergt-de-Biron seraient fusillés.
De justesse, les habitants de ce village risquèrent donc un même destin que celui qui fut fatal à la population d'Oradour-sur-Glane.
D'autant que le commandant devait, par la suite, commander l'horrible massacre d'Oradour-sur-Glane, donnant ainsi sa mesure.Monument aux Morts de Dévillac.
* *
*
Le même jour, le coquet village de Lacapelle-Biron, voisin de celui de Vergt-de-Biron, devait payer lui aussi, son tribut à la sauvagerie allemande.
M. Souchal, qui fut déporté, maire actuel* (*lors de la rédaction de ce document, note du webmestre) de Lacapelle-Biron, nous a donné un récit de "la chasse à l'homme" à laquelle se livrèrent, dans cette commune, les Allemands.
"A Lacapelle, une souricière avait été mise en place, à chaque entrée du village.
"A 18 heures, les hommes furent ramenés sur la place.
A 18 h. 45, ils montèrent sur des camions. La colonne, escortée des S.S., fit route en direction de "Majoulassy", à l'Hôtel des Roches, de Gavaudun, où elle arriva à 18 h. 30.
"Là, d'autres prisonniers furent joints à la colonne. Toute personne circulant sur les routes environnantes était, en effet, arrêtée dans la région de Lacapelle-Biron. Des paysans travaillant dans leurs champs, comme Zamora, de Gavaudun, furent appréhendés. Un mutilé de la guerre de 1914, Laparre Oswald, veut avoir des nouvelles de son fils arrêté. Il est parqué et déporté. Dans Hôtel des Roches, se trouvaient plusieurs officiers S.S. dont l'un circulait dans une traction avant, en compagnie d'une femme blonde "la Hupcher", agent de la Gestapo. De "Majoulassy" repartit, après une attente de une heure et demie, la colonne complète, formée de 118 prisonniers. Les nouveaux venaient de Dévillac, de Vergt, de Gavaudun, Salles ou des communes environnantes : Fumel, Monsempron, Montagnac-sur-Lede.
"A noter que, pendant l'appel de Lacapelle et toute la journée, des brutalités furent exercées par les boches, en particulier sur un jeune motocycliste, lequel fut jeté à terre, roué de coups, piétiné, frappé de coups de crosse, etc... Au Laussou, il y eut, aussi, de nombreuses arrestations, ainsi qu'à Vergt, Gavaudun, Salles ou dans les communes environnantes.
La colonne fut enfin emmenée à Agen, Caserne Toussaint.
Là, une harangue fut adressée aux prisonniers par la femme blonde qui se trouvait dans la traction du Commandant allemand, chef de la colonne. Puis ce fut la déportation.
Parmi les 118 déportés de la rafle, 52 devaient mourir en terre allemande."Les boches allèrent trouver le Maire, M. Lagarrigue, âgé de 71 ans, et firent amener l'appariteur : une vieille femme de 78 ans. Après l'avoir brutalisée, ils la firent monter sur une camionnette, sous la surveillance d'un soldat allemand, et parcourir toute l'agglomération. A chaque carrefour, elle devait annoncer, au son du tambour, le rassemblement immédiat de tous les habitants mâles, sans exception.
"Ce rassemblement eut lieu sur la place, à l'endroit où s'élève, actuellement, le Monument. L'appel fut fait par le Maire, avec, pour contrôle, le registre de la mairie.
"Le Maire était tellement troublé qu'il appela des morts, ce qui provoqua une réflexion acerbe du Commandant S.S.
"Après l'appel, les hommes furent emmenés dans une prairie, sur la route de Gavaudun, gardés a vue, comme sur la place, par des boches armés de mitrailleuses. Ils restèrent là toute la journée sans ravitaillement. Dans l'après-midi, quelques rares femmes eurent, quand même, la permission d'apporter des vivres et à boire aux prisonniers."Soixante hommes furent ainsi rassemblés, dont le prêtre.
Dans la journée, les boches trièrent ces hommes et gardèrent ceux dont l'âge était compris entre 18 et 60 ans, soit 47. Les autres furent relâchés. Un seul s'était échappé : Domingie, de Dévillac. Il fut surpris le lendemain par une patrouille et fusillé.
* *
*
Monument aux Morts de Lacapelle-Biron.
LISTE DES DÉPORTÉS DE LACAPELLE-BIRON
ARRÊTÉS LE 21 MAI 1944 & DÉCÉDÉS EN DÉPORTATION01. ABMED Mustapha
02. ADMAR Ben Mohamed, (décédé depuis)
03. AUGÈRE Fernand
04. AMADIEU Raymond
05. AUTHIER Jean
06. AUGIÉ Abel
07. BARRAS Arthur.
08. BÉZARD Léon
09. BROUSSE Jean
10. BUGIER René-Paul
11. CAUMIÈRES Raymond
12. CAZAL Émilien
13. CASTANET Alfred, (décédé depuis)
14. CAMPEDEL Antoine
15. CHRÉTIEN Claude, (décédé depuis)
16. COMBROUZE André
17. DEJOUY Georges
18. DELAYRE Hubert
19. DELAYRE Louis
20. DELPIT Amédée
21. DELORENZI Auguste
22. FAVARETTO Pierre
23. FAVARETTO Emilio
24. FAVARETTO Ernest
25. FAGEOL Roger
26. GENESTE Pierre
27. GARDET Elie, (décédé depuis)
28. JUGE Pierre
29. JAMBOU Roland30. LAFABRIE Roger
31. LAGARRIGUE Jean
32. LAPARRE Oswald
33. LAPARRE Claude
34. LASALLE Alexandre
35. MÉRIGNAC Eloi
36. MARCENAT Léopold
37. MOREAU
38. MARMIÉ Raoul
39. MIQUEL François
40. PEBEYRE Pierre
41. PARAGOT Charles
42. PORTES Paul
43. RABOT Jean
44. RIGAL Gaston
45. SÉROUGNE Yvan
46. SÉROUGNE Raymond
47. SÉROUGNE Jean
48. TOURRET Pierre
49. TREMBLAY Jacques
50. WITKOWSKI Bernard
51. ZAMORA François
52. ZOMER Auguste.Fusillés ABOULY Ernest
DOMINGIE Yvan
LISTE DES DÉPORTÉS DE LACAPELLE-BIRON
ARRÊTÉS LE 21 MAI 1944 & RAPATRIÉS01. ALBAGNAC Gilbert
02. ASTOUL Louis
03. AUSTRUY
04. AZNAR François
05. BALES Etienne
06. BARAS Léopold
07. BARAS Louis
08. BAR]OU André
09. BAYOU Robert
10. BONFILS Jean
11. BORGE Alexis
12. BORD Roger
13. BOULLÉ Noël
14. BUGIER Louis
15. BULIT André
16. CHATEAURENAUT Jean
17. CHRÉTIEN Hubert
18. CHOPART Roland
19. CAMINADE Jean
20. CAMPEDEL Mario
21. CASTANET Paul
22. CASTRO Bénigno
23. CHAIGNEAU Similien
24. COMITTI Antoine
25. COSSE Raymond
26. DANÉ Roger
27. DA SOUZA André
28. DURAND Georges
29. DELBALAT Camille
30. GASPARINI Raymond
31. IMBERNON Pedro
32. JACOB Claude
33. LACOMBE Edouard34. LACROIX Maurice
35. LAFABRIE Gilbert
36. LECLERCQ Louis
37. LEYGUES Lucien
38. MARTIN Louis
39. MARTY Paul
40. MERDINGER Bernard
41. PARREIL Etienne
42. PARREIL Jean
43. PÉRIÉ André
44. PENCHE Antoine
45. PEREIRA Accasio
46. PERICOLI Jean
47. PICHET André
48. PIZZOL Dominique
49. POUJADE Jean
50. POURCHOT Raymond
51. POURCHOT Jean
52. RAUST Pierre
53. REGNERIE Pierre
54. ROUX René
55. SAIGNE Léonce
56. SALVANT Félix
57. SEQUEIRA Joachim
58. SOUCHAL Roger
59. SOUILLAC Jean
60. SOUILLÉ Gabriel
61. SOUILLÉ Roland
62. VAUDOIS
63. VAZELLE Emilien
64. VOLLAUD Alfred
65. VENTALOU
66. VORONIAK Jean
LISTE DES FUSILLÉS Nérac
ABITCOUL Charles
CAPDEVILLE Eugène
CAPOT Walter
DEGLAVE Charles
DEVIC Louis
DULOIN Raymond
DUTOUR Jean
FAUBERT Robert
GIACHELLO Pierre
DROUILLET AndréDALIA Navaro
GRÈNE Joseph
KREPPER Léon
LABROUILLE Denis
LATOUR Franck
POCICELSKY Boin
SAUBESTIS Jean
SCIERS Charles
THOMAS MichelARRONDISSEMENT DE VILLENEUVE-SUR-LOT CANTON DE CANCON
CasseneuilLOUBIÈRES André
Castelnaud de Grattecambe GRABIER André
CANTON DE FUMEL
FumelBOIZARD Charles
DENUEL Pierre
FOURMENT Roger
MUSQUI Elisée
REDOULÈS Guy
SCHAEFFER Claude
TORIKIAN Jean
TROUGNAC Robert
VALADIE Marcel
WEISMANNCANTON DE MONFLANQUIN
MonflanquinCHAMPAGNE José
CLARI Jean-Etienne
LÉVY FrançoisBlanquefort-sur-Briolance BARMIER Georges
STREBLER EugèneCANTON DE VILLENEUVE-SUR-LOT
Villeneuve-sur-LotAUZIAS Henri
AULAGNE Louis
BRUN Roger
BERNARD Fernand
BARJOU Robert
BEREAU Albert
CHAUVET Jean-Louis
CHASTANET Serge
CALVAING Louis
FERRAND Pierre
GUIRAL Louis
LAURIE Jacques
MARQUI Alexandre
MOLINIÉ Origène
PELOUZE Gabriel
POUZET Jean
STERN Joseph
SERVETO Bertrand
SEROT Bernard
SARVISE Félicien
TAUREL Jacques
VIGNE JeanCANTON DE STE-LIVRADE-SUR-LOT
Sainte-Livrade-sur-LotGOME Adro
CANTON DE PENNE-D'AGENAIS
DausseFOURNIÉ Pierre
GOTLIIN Maurice
TESTUTPenne-d'Agenais GRUMBLAT Abraham
Trémons MALARDEAU Henri
Trentels-Ladignac ITEN Jean
BODES Henri
SEGUIN GeorgesCANTON DE VILLEREAL
DévillacABOULY Ernest
DOMENGIE YvanRayet CAMINADE Raoul
Villeréal ANGELY Fernand
ANGELY Pierre
GOLDSTEIN Nissen
ROUYRE Pierre
SERRALACK Amédée
CASSE RenéCANTON DE TOURNON-D'AGENAIS
Tournon-d'AgenaisDELRIEU Jean
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Née du refus de la défaite et de l'occupation, galvanisée par l'appel du Général de Gaulle (1), la Résistance n'est au début que le fait de quelques individus qui se retrouvent par petits groupes et adhèrent en fonction de leurs affinités aux différents mouvements qui se constituent autour d'un projet commun. Leur action vise à s'opposer à la propagande du gouvernement de Vichy et à celle de l'occupant, le plus souvent au moyen de journaux clandestins, parfois par des "opérations militaires" exécutées par les groupes-francs, les groupes armés constitués au sein de ces mouvements.
Ainsi en zone Nord et Sud (2), plusieurs mouvements coexistent sans lien véritable entre eux.
Les mouvements de résistance en zone Sud et leurs branches armées- Les premiers mouvements ralliés au gaullisme et à l'Armée secrète
En zone sud, les mouvements Liberté et Mouvement de Libération nationale, devenus Combat fin 41, ainsi que Libération-Sud et Franc-Tireur sont regroupés au début de l'année 1942 par Jean Moulin qui crée par ailleurs l'Armée secrète unifiée (AS) en séparant les forces militaires des organisations politiques. Son commandement est confié au général Delestraint et la zone Sud est organisée en six régions (3).
Le Lot-et-Garonne appartient à la R4 dirigé par le Colonel RAVANEL dont le PC est à Toulouse. Le Colonel BECK y organise les premiers groupes AS. Ceux qui se réclament de Combat et Libération prennent le nom de Corps francs de la Libération (CFL).
Début 1943, les trois mouvements fusionnent pour donner naissance aux "Mouvements unis de Résistance", les MUR.- Le mouvement communiste, les Francs Tireurs et les Partisans français
Après l'appel du 10 juillet où Maurice Thorez et Jacques Duclos lancent leur appel à la résistance, trois organisations communistes mènent des actions de lutte armée : l'Organisation spéciale (OS), les Bataillons de Jeunesse et les groupes spéciaux de la Main d'Œuvre Immigrée (MOI).
En Lot-et-Garonne, un premier groupe OS se forme à Agen dès l'été 40 avec Marguerite et René FILHOL. Louis-Marcel GODEFROY (Colonel Rivière) est chargé de structurer les groupes OS. Cela se double de la formation de groupes d'entreprise comme celui de l'usine SMMP de Fumel crée par CABANNES.
Le 15 mai 1941, le Parti Communiste Français crée le Front National, représentation politique des groupes armés dont il assure notamment le soutien logistique. En avril 1942, le P.C.F. charge Charles TILLON d'unifier l'ensemble de l'organisation qui devient les FTPF, la direction militaire est confiée à Albert OUZOULIAS (colonel André).
En Lot-et-Garonne, les premiers groupes FTPF apparaissent en juillet-août 1942. André DELACOURTIE "Arthur" en est le 1er chef départemental. Il est assassiné le 9 octobre 1943 à Agen.- Le mouvement socialiste et les groupes VENY
Au printemps 1941, Gaston DEFERRE et Yves BOYER mettent en place le Comité d'Action Socialiste (CAS) de la zone Sud en s'appuyant sur les cadres du réseau de renseignement LUCAS devenu FROMENT de novembre 1941 à février 1943 puis BRUTUS. Les deux organisations se fondent et DEFERRE qui en prend la tête en décembre 1943 s'emploie à faire reconnaître son mouvement par le Général de GAULLE comme étant le 4ème grand mouvement de résistance de la zone Sud sous le nom de FRANCE AU COMBAT qui a sa direction politique, le CAS, son réseau de renseignement, BRUTUS et son réseau Action, les groupes VENY.
En 1942, le groupe Froment reçoit l'ordre de former les groupes d'action paramilitaires et en confie la charge au colonel VINCENT, alias. VENY. En novembre 1942, ces groupes existent dans 28 départements de la zone Sud. Le 7 décembre 1942, le comité de coordination présidé par Jean Moulin décide de les intégrer dans l'Armée Secrète en constitution dans la zone Sud. En mars 1943, l'AS est décapitée par les Allemands, VENY refuse l'intégration de ses groupes dans les C.F.L. puis accepte finalement fin juillet 1943 à la suite d'une entrevue avec RAVANEL.
Dans le Lot-et-Garonne, le réseau BRUTUS est mis en place en septembre 1940 et la plupart des futurs responsables de mouvements et de groupes de Résistants se sont rencontrés dans ce réseau dirigé par Gaston VEDEL. En décembre 1942, le mouvement France au Combat organise le département en secteurs confiés à des groupes armés destinés à constituer la future ossature des Corps Francs. Le Colonel Georges ARCHIDICE est nommé chef départemental. En 1943, ARCHIDICE se rapproche de VENY et place ses groupes sous son contrôle.- Les deux composantes de la résistance dans l'Armée - camouflage de matériel (CDM) - l'organisation de la Résistance dans l'Armée (ORA)
Au lendemain de la défaite, le général Weygand prend des mesures conservatoires de camouflage des matériels et de recensement des personnels pour se tenir prêt à remettre sur pied l'Armée française démantelée par la convention d'armistice.
• le camouflage du matériel(CDM) : le Général COLSON invite les commandants des régions militaires à camoufler le matériel militaire, le Commandant MOLLARD est chargé de créer un service clandestin, le CDM. Dans le Lot-et-Garonne, les premières opérations de camouflage sont réalisées dès l'été 40 sous la direction du Capitaine GUERIN à Bias et du Colonel ROBINET à partir du camp de Sainte-Livrade. En août 1943, le Lieutenant-colonel MOLLARD et le général VERNEAU de l'ORA décident que le CDM deviendra le service "matériel" de l'ORA, permettant ainsi le regroupement des deux branches clandestines de l'Armée.
• l'organisation de la Résistance dans l'Armée (ORA) : Après l'envahissement de la zone Sud par la Wehrmacht et la dissolution de l'armée d'armistice en novembre 1942, une organisation militaire clandestine se met en place et devient fin janvier 1943, l'ORA placée successivement sous l'autorité du Général FRERE, du général VERENAU puis du général REVERS. L'ORA se structure dans les 6 régions de la zone Sud. Cette tâche incombe au Colonel PFISTER pour le Sud-Ouest. Le Corps Franc POMMIES devient l'unité la plus importante constituée à partir des cadres de l'armée d'armistice ayant rejoint l'ORA. Il comprend 4 groupements dont celui du Nord-Ouest couvre le Lot-et-Garonne (commandement Capitaine Désiré ERNST). La compagnie PIGNADA est stationnée à Fumel.
L'ORA fusionne en février 44 avec l'AS.
De l'unification des mouvements aux Forces françaises de l'Intérieur
Le 27 mai 1943, après avoir surmonté toutes les réticences, Jean Moulin parvient à réunir toutes les composantes de la Résistance dans les deux zones Nord et Sud et à mettre en place le Conseil National de la Résistance (CNR).
Un comité militaire d'action de la Résistance (COMAC) est créé et aboutit le 1er mars 1944 à l'unification des forces armées issues de l'AS, de l'ORA et des FTPF et regroupées progressivement dans les FFI. Leur commandement est confié le 23 mars 1944 au Général Pierre KOENIG. Il met en place l'État-major et les plans d'actions sont coordonnés avec ceux du Commandement suprême allié. La France est organisée en 12 régions militaires.
Serge RAVANEL conserve la direction de la région R4 avec État-major à Toulouse.
Dans le Lot-et-Garonne, le 29 avril 1944, le Comité départemental de Libération (CDL) installé à Montauriol désigne le chef des CFL, MINVIELLE (Colonel Main Noire), chef des FFI qui prend la tête de quelques 5.000 hommes. Ce nombre va s'accroître très rapidement pour dépasser les 12.000 qui prendront part aux combats pour la libération du département.
Appel du 18 juin 1940
Les zones
L'organisation régionale de la Résistance
Le processus d'unification de la Résistance Intérieure
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