• LE GROUPE "ALEXIS" DE SOTURAC DANS LE LOT

    En 1942, le département du Lot dépend de la région toulousaine, le S.O.E. anglais est représenté par le réseau "PRUNUS". Le lieutenant Maurice PERTSCHUCK dit "Lambert" ou "Eugène" avait un adjoint Roger HANON qui possédait une propriété lotoise. En avril 1943, "Eugène" est arrêté, Philippe de GUNZBOURG "Philibert" puis "Edgar" reprend les liaisons sous la direction du colonel Georges STARR, du circuit WHEELWRIGHT.

    "Eugène" confie à Jean-Baptiste BOSSOUTROT, parlementaire, célèbre aviateur qui possédait une propriété à TOUZAC, la mission de créer un groupe de résistants dans sa région. Il avait créé l'aviation populaire avec Pierre COT et Jean MOULIN et participé à la guerre d'Espagne. Jean-Baptiste BOSSOUTROT va contacter son voisin et ami, Alexis MARATUECH à LANDIECH qui accepte en juillet 1942 de se lancer dans l'aventure. "Eugène" vient homologuer un terrain pour les parachutages sur la propriété. André RUFFE jeune de 20 ans, accepte de participer.

    À
    FUMEL, tous les jeunes regardaient passer avec envie le petit avion aux ailes rouges de Jean-Baptiste BOSSOUTROT.! Puis il est interné au camp d'Évaux-les-Bains dans la Creuse. Philippe de GUNZBOURG dont la tête est mise à prix, vient se réfugier chez lui et s'occupe de sa fille en son absence. Jean-Baptiste BOSSOUTROT parvient à s'évader et regagne son domicile où il va poursuivre ses activités en hébergeant des Anglais, des Espagnols…. les lumières de la maison restaient allumées tard dans la nuit disent les voisins.

    En janvier 1943, le premier parachutage pour "ALEXIS" a lieu suite à la phrase "ralliez vous à mon panache blanc" entendue sur les ondes de la BBC. André RUFFE devient agent de liaison de Philippe de GUNZBOURG, il se déplacera lui aussi en vélo pour récupérer les courriers, repère les terrains pour les parachutages, fait un stage pour apprendre à se servir des explosifs…. Alexis fournit de faux papiers, des caches aux jeunes qui ne veulent pas partir au S.T.O.

    En février 1944, le groupe "ALEXIS" se joint à celui d'Alphonse DELDON pour réceptionner des parachutages, participer au sabotage des voies ferrées, couper les lignes téléphoniques….

    Le 21 juin 1944, ils vont participer aux combats de MOULEYDIER.

    "Edgar" avait installé une infirmerie à PARRANQUET, deux chirurgiens opèrent tous ceux qui se présentent, le chef est le docteur BLUM de Marmande. Les hommes du groupe "ALEXIS" gardent par roulement les lieux. Un étudiant en médecine, Jacques BOUYSSI sur la demande de son chef de service, vient se mettre à disposition du groupe et le suivra jusqu'à la fin des hostilités.

    Le groupe va effectuer des sabotages, participer à la libération des villes de TONNEINS, MARMANDE… puis poursuit sur le Front du Médoc.

    Le 03 décembre 1944, les hommes du groupe sont démobilisés, trois d'entre eux ont souscrit un engagement dans l'armée et sont partis poursuivre les combats en Alsace.


    Cachets pour la fabrication de faux papiers
    Cachets pour la fabrication de faux papiers
    Musée de Cahors


    votre commentaire
  • LE GROUPE "PARROT" À LOUBEJAC

    Monsieur PARROT était instituteur en 1939 à l'école de LOUBÉJAC en Dordogne, il a organisé un maquis, de nombreux jeunes de la commune de SAUVETERRE toute proche, se sont engagés dans ce maquis. Il semble qu'il se soit formé au château de SERMET situé sur la commune de LOUBÉJAC. Ce château appartenait à un couple d'Anglais avec qui monsieur PARROT devait être en contact car les chefs étaient installés dans le château, les maquisards dans les prés alentours.

    Loubéjac en Dordogne
    Loubéjac en Dordogne - Photo Livio Dalle-Grave
    Sept à huit parachutages ont eu lieu près du château d'après les témoignages de maquisards qui en faisaient partie, la phrase entendue sur les ondes de la B.B.C. étaient.: "Serpolet bois un coup et réfléchis". Un parachutage comprenait 15 à 20 containers d'environ 250 kg, ils avaient des amortisseurs, tout était collé avec des pansements à l'intérieur.

    Au début les parachutes étaient en soie blanche, ils étaient soigneusement récupérés, ils ont servi à réaliser des belles robes ou de belles chemises. Puis ils étaient en coton blanc et enfin en coton de couleur. Ils ont servi à fabriquer des tentes pour les maquisards.
    Le groupe devenant trop important en 1944, il s'est scindé en deux, ce jour-là "BAYARD" Charles MARTIN était présent, les maquisards ont choisi un groupe. Le groupe PARROT s'est ajouté au groupe "PROSPER".

    Le 15 août 1944, le maquis a fait 28 prisonniers mongols et deux officiers allemands, ils les ont mis sur des camions et les ont promenés dans les villages en chantant des airs patriotiques. Le groupe a participé aux combats de MOULEYDIER, puis ils sont partis vers la Pointe-de-Grave où ils ont retrouvé les hommes du groupe "SOLEIL". Certains se sont engagés dans l'armée pour la poursuite des combats, d'autres ont été démobilisés.

     


    votre commentaire
  • LE FRONT NATIONAL GROUPE "CABANNES" À MONTAYRAL

    Le Front National a été créé le 15 mai 1941, un des premiers animateurs, Jacques DEBU-BRIDEL écrira : "Le Front National pour la libération, la renaissance et l'indépendance de la France est créé, grâce à l'offre formulée par le Parti Communiste…" (4). Le Front National était destiné à être la représentation "politique" des groupes de lutte armée : les Francs-tireurs et Partisans français (FTPF). Il se consacra principalement à la propagande, à la fabrication de faux-papiers, au soutien logistique des clandestins mais aussi au sabotage.

    Marguerite FILHOL
    Marguerite FILHOL
    (Le sigle Front National n'ayant jamais été déposé, a pu être récupéré par une autre formation politique ultérieurement.) Les conceptions du Front National étaient : "s'unir, s'armer, se battre" (5).

    En Lot-et-Garonne, René FILHOL en mai est chargé de développer ce mouvement.

    A Montayral, le colonel LAKANAL en est le premier créateur, remplacé par
    Georges TOULZA secondé par sa femme Marcelle TOULZA et SALET, TORIKIAN, FERRAGUT… qui travaillaient à l'usine de FUMEL et relançaient les mots d'ordre auprès des ouvriers (6).

    ----------
    (4) Cahiers de l'ANACR 47
    (5) Article Wikipédia
    (6) Mémoires et traditions ouvrières P. ROBIN - A. GAYROUX

     


    votre commentaire
  •  

    LE GROUPE "BAYARD" DE CHARLES MARTIN

    Charles MARTIN est né le 13 mars 1900 à ABBEVILLE dans la Somme. Il était dans l'armée, se fait démobiliser à ISSIGEAC en 1940 puis s'installe dans cette ville. Les habitants se méfient de lui, le maquis existant aussi car il se sert des camions des G.M.R. et la rumeur dit qu'il fait "du marché noir". Il aurait voulu implanter dans cette localité "une maison spéciale", les autorités lui ont apposé une fin de non recevoir. L'adjudant de gendarmerie lui délivre un laissez passer pour qu'il quitte la ville, ce qu'il fait avec des jeunes qui ne souhaitent pas partir au S.T.O. Ce groupe va vouloir s'implanter près de MONPAZIER mais René COUSTELLIER du groupe "SOLEIL" lui fait savoir qu'il est indésirable en cette région.

    Lieu dit "Carayac"
    Les bois de "Carayac"
    Charles MARTIN et son groupe partent s'installer dans une ferme isolée où vivait un couple âgé, à Blanquefort-sur-Briolance au lieu dit "Carayac". Ils vont y rester quelques semaines puis en partent quand les Allemands font des incursions dans la région. Ils vont s'installer sur la commune de FONTENILLES en Dordogne avant de rejoindre le groupe "MARSOUIN" du colonel FOURTEAUX, puis le 3ème R.I.C. qui sera dirigé vers la première armée.
     
    Le capitaine
    Jean-Georges DELRIEU, lieutenant de BAYARD a rédigé l'historique de cette formation paru en 1974 dans : L'historique des unités combattantes de la résistance 1940-1944 du général de la BARRE NANTEUIL.

    Les opérations auxquelles a participé le groupe "BAYARD" :
    • Vers le 14 juin 1944, participation aux combats de MOULEYDIÉ.
    • Le 30 juin, une compagnie de MALGACHES libérés du camp de MAUZAC par le groupe "CERISER" se joint au groupe.
    • Le 20 août participation à la libération d'AGEN.
    • Le 21 août départ du camp de FONTENILLES pour former un élément armé de la colonne DRIANT.
    • Le 23 août il participe à la libération des villes de MARMANDE, LA REOLE, CADILLAC, LANGOIRAN, BORDEAUX puis LESPARRE.
    • Du 02 septembre au 03 décembre, le groupe prend part à la guerre de position dans les marais du Pont de GUA.
    • Certains membres du groupe s'engagent pour la poursuite des combats en Alsace et l'occupation en Allemagne.

    En 1948, un procès est ouvert contre Charles MARTIN, il comparaît devant un tribunal militaire, il est accusé de :

    • Coups et blessures volontaires
    • Complicité d'assassinats
    • Assassinat
    • Arrestations arbitraires et séquestrations de personnes
    • Vols qualifiés

    Ces faits se sont produits à ISSIGEAC, à BLANQUEFORT.

    La sœur du Lieutenant Pierre GOULFIÉ qui était dans le groupe BAYARD, a porté plainte en novembre 1944, suite à l'exécution de son frère par Charles MARTIN à Carayac.

    Charles MARTIN est condamné le 29 janvier 1948 "à dix ans de réclusion et à la dégradation militaire …. défense au condamné de paraître pendant 20 ans dans les lieux qui lui seront signifiés par le Gouvernement avant sa libération….". Il sera amnistié par la loi du 31 juillet 1968.

     


    votre commentaire
  • LE GROUPE "D.D." ou "DELDON" ou "CASSE" DE CAPITAINE DELDON

    Alphonse DELDON est né à SALLES près de MONFLANQUIN en 1902. Ensuite, il tenait une épicerie dans son village. En 1942, il est contacté par deux jeunes gens :

    Un instituteur juif allemand de Villeneuve dont les parents ont été déportés, Jean-Marie BRUCKMAN et Christophe. Tous deux étaient en contact avec le S.O.E. anglais. Philippe de GUNZBOURG vient rencontrer Alphonse DELDON qui accepte de monter un réseau. Il va réaliser de faux papiers, aider des jeunes réfractaires du S.T.O. à se cacher, il participera à la réception de parachutages, à divers combats. Les résistants seront répartis sur les communes de MONTAGNAC sur LEDE, GAVAUDUN, LACAPELLE-BIRON, SAUVETERRE la LEMANCE. L'effectif du groupe à la Libération sera de 243 hommes qui combattront en Dordogne. Le 30 juin, Alphonse DELDON met ses hommes sous le commandement du colonel DRUILHE puis il intégrera le commando AUSTIN-CONTE en Gironde.


    Carte individuelle d'alimentation


    votre commentaire